Le « tatage » est un terme métier qui désigne une approche sensorielle et non-destructive utilisée par certains techniciens spécialisés pour tenter de retrouver la combinaison d’un coffre-fort sans recourir au forage.

Le tatage repose sur l’expérience tactile et parfois auditive d’un coffretier entraîné, sur l’observation fine du comportement de la serrure et sur une lecture interprétative des signaux (résistances, faux crans, retours de butée, etc.).

L’objectif principal est préservateur : éviter tout perçage ou destruction du meuble blindé afin de préserver sa valeur, son intégrité et le contenu du client.

Ce mode opératoire fait partie des techniques dites d’ouverture fine (sans dégât) comme le crochetage, le décodage et piratage des serrures à code éléctroniques)

Il est essentiel de comprendre que le tatage n’est pas une solution miracle, puisque ne fonctionne pas sur tous les types de serrures à combinaison, et exige de nombreuses années d’entraînement, d’expériences et de maîtrises techniques de l’ouvreur de coffre.

On présentera ici est une vue d’ensemble destinée au grand public et aux propriétaires de coffres qui souhaitent comprendre les possibilités et limites de cette approche.

Aucune instruction pratique destinée a reproduire la technique n’est donnée par mesure de sécurité, bien qu’une potentielle réussite par une personne non habilité serait illusoire y compris avec explication technique de ce savoir-faire .

 

Pourquoi préférer une approche non-destructive ?

 

Les coffres-forts et meubles blindés représentent un investissement : métal travaillé, mécanismes de sécurité, parfois boiseries ou aménagements intérieurs.

Toutes interventions destructives d’amateurs ou serruriers non compétants entraînent :

Le tatage, quand il est applicable par un technicien coffretier, vise à éviter ces coûts et ces risques.

Mais l’autre côté de la médaille, c’est que le tatage n’est pas garanti : il peut s’avérer impossible ou trop long selon le type de serrure.

Dans ces cas, des alternatives non-destructives (comme l’endoscopie au fin de déchiffrage) peuvent permettre la récupération de la combinaison sans détruire le coffre.

 

Limites et conditions d’usage

 

  • En Belgique, comme ailleurs, toute intervention sur un coffre-fort doit être réalisée sur présentation d’un titre de propriété, mandat ou autorisation claire ; l’accès à un coffre sans autorisation peut engager des poursuites.
  • Un technicien responsable documentera toujours l’intervention (identité du demandeur, pièces justificatives, rapport d’intervention) ; la traçabilité est impérative.
  • Le tatage ne fonctionne pas sur toutes les serrures : la conception et l’usure du mécanisme, la présence de faux crans, de protections internes  rendent parfois la technique inopérante.
  • Si le tatage est tenté, il doit être pratiqué par un professionnel qualifié, consciencieux et assuré, afin de limiter les risques de casse.

L’approche sensorielle 

 

Le cœur du tatage, c’est l’utilisation des sens, principalement le toucher, pour percevoir des indices dans la réponse de la serrure lorsque le coffre-fort est inaccessible pour son propriétaire.

Le coffretier entraîné combine ces sensations à une connaissance approfondie des mécanismes et à une logique d’élimination.

On peut présenter cette approche en termes conceptuels :

  • Observation : le technicien observe le comportement global de la serrure, son clic, la résistance du compteurs / cadran et l’alignement apparent des composants internes.
  • Écoute : certains mécanismes produisent des variations sonores subtiles en réponse à la rotation ou à l’application d’efforts, et l’oreille d’un expert peut en tirer des informations générales.
  • Toucher : la main ressent des changements de résistance, des retours de butée, des micro-glissements ou blocages ; l’expérience permet d’interpréter ces sensations de manière non-formelle.
  • Déduction : toutes ces observations sont combinées avec un raisonnement basé sur le type de serrure, l’âge et l’usure présumée, et les schémas de combinaison les plus courants.

Les trois grandes familles de serrures à combinaison

 

 

1) Les serrures à compteurs 

 

 

Présentation : ce type regroupe des serrures où la rotation de compteurs (soit bouton soit multiple entrées de clé) est associée à un comptage interne des positions, la logique du mécanisme se base sur le positionnement séquentiel de pièces internes.

Elles sont répandues sur de nombreux coffres-fort ancien et moderne en configuration mécanique.

Caractéristiques générales :

  • conception robuste et éprouvée 
  • sensibilité à l’usure et au jeu mécanique 
  • certaines variantes intègrent des caractéristiques anti-manipulation

Impact pour la non-destruction : selon leur conception, elles peuvent parfois répondre à une approche sensorielle, mais cela dépend fortement de l’état du mécanisme, il est impossible de garantir l’efficacité d’une méthode non-destructive uniquement à partir de cette désignation même si toujours privilégié dans un dépannage de coffre-fort.

 

2) Les combinaison à rétro (ou invisible)

 

Présentation : la manoeuvre du mécanisme à code se fait au travers d’une entrée de clé, permettant à la fois en tounant dans un sens de changer la position de compteur et dans l’autre sens de saisir le code souhaité. Pour les mécanismes à rétro, on parlera plutôt de tatage à l’aiguille.

 

Caractéristiques générales :

  • mécanismes plus sophistiqués dans l’architecture interne 
  • conception visant à réduire les vulnérabilités exploitables par des méthodes simples 
  • répandu sur des marques comme Fichet et Verstaen

Impact pour la non-destruction : la présence de rétroactions internes complique souvent grandement le travail sensoriel ; ces serrures peuvent rendre le tatage impraticable ou peu fiable.

 

3) Les serrures à disques 

 

Présentation : les mécanismes à disques utilisent plusieurs disques pour créer la combinaison.

Ils constituent une architecture répandue, parfois préférée pour sa compacité ou sa modularité.

Caractéristiques générales :

  • architecture modulaire avec éléments empilés 
  • comportement très dépendant du calibrage et de la finition des disques 
  • certaines versions bénéficient de protections additionnelles comme un délateur dans la serrure
  • Probabilité de code bien plus étendu que sur les autres systèmes d’ancrage à code mécanique de coffre fort

Impact pour la non-destruction : selon la conception, les serrures à disques peuvent être plus ou moins « lisibles » par une approche sensorielle ; mais encore une fois, aucune assurance ne peut être donnée : chaque modèle est différent et la réussite dépend de l’expertise et de l’adaptabilité du technicien. D’ailleurs, l’opérateur privilégiera souvent un outil d’épuisement de combinaisons.

 

Quand le tatage n’est pas possible : l’alternative de l’endoscopie

 

Dans le cas où une approche sensorielle ne permet pas la récupération de la combinaison, des techniques d’analyse non-destructives existent, pratiquées par des professionnels équipés et autorisés, comme l’endoscopie qui permettra de déchiffrer le secret au travers d’une analyse structurelle du mécanisme.

Important : ces techniques exigent :

  • un niveau d’équipement spécialisé 
  • une compétence technique poussée pour éviter d’endommager le mécanisme ou les éléments intérieurs

L’entrainement et la responsabilité du coffretier

 

Le tatage est avant tout une compétence professionnelle : il exige des heures d’apprentissage, des stages sur des mécanismes variés, des mentors, et une mise à jour continue.

Un bon coffretier doit par ailleurs respecter un code déontologique :

  • vérifier l’identité et la propriété du coffre 
  • documenter l’intervention suite à effraction pour assurances 
  • informer le client des limites, des risques et des coûts avec mentions sur devis
  • proposer des alternatives (reconstruction, réparation, remplacement de la serrure) selon la situation.

En effet, le métier d’ouvreur de coffre-fort contrairement a celui des serruriers est réglementé, il impose déontologie et discrétion pour préserver la sécurité des clients.

 

Conclusion — expertise, transparence et préservation

 

 

Le tatage fait partie de l’arsenal des méthodes non-destructives qu’un coffretier expérimenté peut proposer.

Mais ce n’est ni une technique miracle, ni une garantie.

L’approche la plus responsable combine :

  • l’évaluation initiale professionnelle 
  • la priorité à la conservation du meuble 
  • la transparence sur les limites et les coûts 
  • la conformité légale et la traçabilité de l’intervention.

Si vous êtes propriétaire d’un coffre-fort en Belgique et que vous souhaitez faire évaluer une situation, contactez un technicien agréé en ouverture de coffre-fort comme Safe HDF, nous effectuerons un diagnostic selon symptôme rencontré et vous expliquerons clairement les options, leurs avantages et leurs risques.

 

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